J’aime bien Michel Onfray. Sa culture, son franc-parler, ses penchants libertaires, en font quelqu’un d’atypique dans le paysage médiatique des philosophes-chroniqueurs. Et c’est avec enthousiasme que j’ai adhéré, le 26 avril dernier, à sa revue en ligne : « Front Populaire ». Douche froide.
Invité comme tous les adhérents à contribuer au mouvement en publiant leurs « idées » et leurs « suggestions » sur le site internet de la revue, j’ai profité de l’occasion pour faire part de mes doutes quant au choix du nom « Front Populaire ». J’ai expliqué en substance qu’il (ce choix) n'était peut-être pas très judicieux dans la mesure où l’ambition affichée de Michel Onfray est de représenter le peuple sans distinction de couleur politique ou religieuse (« Les uns sont de gauche, les autres sont de droite. Les uns croient au Ciel, les autres n’y croient pas » : ainsi sont définis les « amis » du philosophe à la page d’accueil de la revue). Or, ai-je conclu, le nom « Front Populaire » est très connoté « à gauche », l’évidence historique est là et on n'y peut rien changer.
J’ai donc envoyé mon texte le 27 avril. Le 30, je me suis inquiété par mail de ne pas le voir figurer à la rubrique « Vos idées » aux côtés de centaines d’autres. Réponse de « Admin Frontpopulaire » : « Notre équipe de modérateurs reçoit beaucoup de questions et ne peut malheureusement pas toutes les accepter. » Le 1er mai, je demande alors à mon interlocuteur (anonyme) : « Quels sont vos critères de sélection ou d'élimination des textes qui vous sont envoyés ? J'ose croire que je n'ai pas été censuré parce que mes propos étaient gênants… » Réponse trois jours après, le 4 mai : « Nous ne pouvons malheureusement pas répondre à votre question. »
Vexé, dépité, désappointé, désenchanté, j’ai décidé de publier ici ma petite mésaventure. Non pas que j’accuse Michel Onfray de censure - je me doute qu’il a d’autres chats à fouetter que de lire les suggestions de tous les contributeurs de sa revue (près de 12 000 à ce jour) - mais je lui en veux quand même un peu. Il devrait veiller à modérer le zèle de ses « modérateurs », sous peine de faire d’autres déçus de « Front Populaire ».